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L'intérêt de cet essai, La littérature et la mort, tient non seulement au sujet lui-même, bizarrement peu sinon jamais abordé de front, mais aussi à la manière dont il est traité. L'auteur procède en effet à un double décentrement par rapport aux réflexions courantes. D'une part, soulignant que la mort apparaît comme un pur être de langage et un cas unique sur le plan linguistique, philosophique ou émotionnel, car radicalement inconcevable tant par la conscience que pour l'inconscient, il la définit comme une structure. D'autre part, la littérature est pour lui non un objet mais une activité, et celle-ci non l'écriture, comme on l'admet habituellement, mais la lecture : un certain mode de lecture - dont une bonne théorie du jeu rend parfaitement compte. La mort dans les livres offre donc au jeu littéraire sa structure singulière. Irreprésentable, indescriptible, inénarrable, serait-elle susceptible d'accueillir, en fonction des contextes, n'importe quelle signification ? Ou impliquerait-elle une sorte de constance de fonctionnement, détectable derrière l'infinie diversité des métaphores qu'elle articule ?