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La littérature des ravins - Ecrire sur la Shoah en URSS

Annie Epelboin, Assia Kovriguina

Catherine Coquio

(Préfacier)

  • Robert Laffont

  • Paru le : 18/04/2013
La moitié des victimes de la Shoah a été assassinée en territoire soviétique. Les meurtres de masse ont eu lieu le plus souvent dans des ravins,... > Lire la suite
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La moitié des victimes de la Shoah a été assassinée en territoire soviétique. Les meurtres de masse ont eu lieu le plus souvent dans des ravins, aux abords des villes, et les témoins ont été innombrables. N'aurait-on rien écrit là où tout le monde a vu ou du moins entendu ? Qu'a-t-on tenté de dire contre l'oubli ? Des ouvres ont été rédigées, souvent d'une force poignante : nombreux sont ceux qui, face aux ravins ou aux ruines des ghettos, ont voulu que l'extermination des Juifs par les nazis puisse rester en mémoire.
Mais ces textes, manipulés ou étouffés par la censure, n'ont pas permis qu'advienne « l'ère du témoin » que connaît l'Occident. Ce livre éclaire les raisons qui ont amené les autorités soviétiques à les faire disparaître, comme ils ont fait disparaître les ravins, où toute la population juive a été assassinée par les nazis. La mémoire de substitution, très vite imposée en URSS, gommant la spécificité de ce qu'ont enduré les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, a effacé les traces du génocide une seconde fois.
Les problèmes liés à la collaboration avec les nazis d'une partie de la population soviétique ont été refoulés et demeurent une gêne majeure. Pourtant, confrontés à l'assassinat sans pouvoir réagir, certains témoins avaient très tôt décidé d'écrire. Nombreux également ont été les soldats et correspondants de guerre, écrivains jeunes ou expérimentés comme Vassili Grossman ou Ilya Ehrenbourg qui, arrivés sur les lieux lors de la reconquête, n'ont pu se soustraire à la réalité des multiples charniers à ciel ouvert, bien avant de découvrir les camps d'extermination. Le livre révèle cette « littérature des ravins » qui devrait infléchir notre réflexion sur le témoignage, centrée jusque-là sur l'expérience occidentale de l'extermination dans les camps.
Le paradigme du témoin rescapé, revenant à la fin de la guerre de lieux très éloignés, n'est plus désormais la seule référence. Écrites sous l'oppression soviétique, censurées, mutilées ou cachées, ces ouvres sont un appel à la mémoire bafouée à deux reprises. Elles font entendre des voix qui, face à la menace et au désespoir, ont tenté au fil des décennies d'atteindre leur public. Leur rendre justice aujourd'hui, c'est aussi nous permettre de comprendre la Shoah dans toute son étendue.

Fiche technique

  • Date de parution : 18/04/2013
  • Editeur : Robert Laffont
  • ISBN : 978-2-221-12852-7
  • EAN : 9782221128527
  • Format : ePub
  • Nb. de pages : 248 pages
  • Caractéristiques du format ePub
    • Pages : 248
    • Taille : 2 409 Ko
    • Protection num. : Digital Watermarking

À propos des auteurs

Assia Kovriguina, née en Russie, a été critique littéraire et journaliste à Moscou. Elle prépare actuellement une thèse de doctorat sur la littérature de témoignage. Annie Epelboin, née à Paris, enseigne la littérature russe et comparée à l'université Paris-VIII. Elle est spécialiste de la période des années 1920 et 1930 (Andreï Platonov, Ossip Mandelstam) et aussi traductrice (Platonov, Kourkov, Kouznetsov).
Elle a été productrice d'émissions radiophoniques, assistante de cinéma, critique littéraire.

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