Dans les études littéraires consacrées à l'Afrique noire, l'attention s'est, traditionnellement, portée sur les auteurs et leurs ouvres. En revanche,... > Lire la suite
Dans les études littéraires consacrées à l'Afrique noire, l'attention s'est, traditionnellement, portée sur les auteurs et leurs ouvres. En revanche, on s'est beaucoup moins occupé du destinataire de l'ouvre, qui constitue l'autre pôle de la communication littéraire. Depuis quelques années, ce vide tend à être comblé ; l'investigation, en histoire littéraire, se déplace progressivement pour prendre en compte le lecteur ou le critique. La critique et la réception de la littérature africaine tendent à s'imposer comme l'objet d'une réflexion systématique. La littérature orale connaissait elle-même une certaine tradition critique. Mais c'est avec l'école et la civilisation du livre, que s'est mis en place le cadre culturel d'où a émergé la race des "producteurs" et des "récepteurs" de textes et, partant, la critique africaine moderne. Cette critique s'est imposée progressivement, depuis ses timides apparitions dans les feuilletons de la presse coloniale des années 20. Le rôle de Présence Africaine, revue et maison d'édition qui, dès le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, a orchestré l'effort de renaissance du monde noir, est au centre de cette histoire. Mais sont à rappeler aussi les "ancêtres" de la diaspora (Africains, Antillais et Haïtiens), et l'héroïque presse nègre dans la France des années 30. Depuis 1960, la critique a progressivement conquis sa place dans les écoles et les universités. Cet ouvrage est la première synthèse sur la production critique, à laquelle a donné lieu la littérature négro-africaine de langue française de 1920 à nos jours.