C'est une aventure qui ne se résume pas. Dès les premières pages, on est emporté par elle, sur la frégate des Corsaires de Brouage, qui fait claquer... > Lire la suite
C'est une aventure qui ne se résume pas. Dès les premières pages, on est emporté par elle, sur la frégate des Corsaires de Brouage, qui fait claquer ses voiles à tous les vents de la fortune. La Fortune !... Elle a choisi le Lucas de chez les Gaud de Planasse, au temps du Roi Louis XIV, et elle le mènera jusqu'au cour de l'Afrique, où un Arbre sera son ami. Cet arbre, c'est l'Arbre des Licornes. Marlow l'a connu, a rêvé sous son ombre, face au mont des génies, couronné de neige. Marlow avait peut-être deviné le secret de cet arbre qui, dans le soir, dressait ses deux bras ouverts, et semblait marcher sur les savanes, avec cette grâce des filles noires revenant de la fontaine. Car cet arbre, c'est la figure d'une femme, celle de la légende, celle dont la voix n'est pas morte et répond en écho à celle d'un frère aimé, quand l'amour passe et appelle avec sa voix enchantée, en face de la montagne. Il y a dans cette légende des Licornes, le récit profondément émouvant des plus belles amours d'enfant qu'on puisse rêver. Et on ne sait ce qu'on doit admirer le plus, les images réelles que Marlow nous donne ou l'imagination de l'auteur, qui jamais ne nous a tant émus, rien qu'à écouter battre un beau cour d'enfant et. celui d'un arbre. Légende !... Quelqu'un les inventa bien, dans tous les temps. Et on rêve, en lisant, de ces troubadours qui allaient de château en château, et dans la grande salle, à genoux devant la Dame, sur la jonchée verte, disaient le beau conte, en s'accompagnant sur la viole d'amour.