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Réunies en l'honneur de Charles-Robert Ageron, ces quarante contributions au colloque "La guerre d'Algérie au miroir des décolonisations françaises", reposent à la fois sur l'accès à de nouveaux fonds d'archives et sur la détermination de nouvelles problématiques. Ces recherches originales permettent, dès aujourd'hui, de présenter la guerre d'Algérie et les décolonisations dans une dimension spatio-temporelle plus ample. Une redéfinition de la chronologie des origines de la guerre et de ses acteurs est désormais possible. Tournant le dos à une querelle stérile sur les dates du conflit, l'interrogation porte sur la société au sein de laquelle la guerre d'Algérie fait irruption et dont elle tire ses caractéristiques irréductibles. La guerre d'Algérie, étape des décolonisations françaises, dont elle constitue l'un des épisodes les plus tragiques, doit aussi être réinsérée dans ce mouvement plus vaste. Il ne s'agit plus seulement de procéder à une histoire comparée des décolonisations, mais de mettre en évidence les interactions entre les diverses phases de ce processus historique et entre ses différentes scènes : territoires colonisés en cours d'émancipation ou devenus récemment indépendants, métropole, puissance tierce. Mais la guerre d'Algérie ne s'achève pas en 1962. Elle s'est prolongée de part et d'autre de la Méditerranée, par une « guerre des mémoires » du fait de l'ampleur des blessures qu'elle a causées et dont beaucoup ne sont pas encore cicatrisées. Enfin, par l'importance des enjeux qu'elle continue de véhiculer, la guerre d'Algérie révèle les rapports ambigus, conflictuels, que l'historien entretient avec ses sources « écrites ou orales », qu'il doit pourtant clarifier pour exercer son métier avec honnêteté. De ce point de vue, l'histoire de la guerre d'Algérie a une valeur méthodologique qui dépasse son propre objet.