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L'auteur est viscéralement attaché à la région de l'Anjou qu'on appelle maintenant Les Mauges et qu'on désignait autrefois comme étant la Vendée angevine. Il en a répertorié les monuments. Il y a rencontré des personnages qui ont retenu son attention. Il y a acquis bien entendu de nombreux amis. Pressé par ses souvenirs, aidé par son érudition, il était inévitable qu'il en vint à mettre ce pays bien aimé et quelques-uns de ces habitants en scène dans une saga familiale et rurale. Les racines en sont lointaines et, d'ailleurs, historiques. On pouvait s'y attendre. La Chouannerie y a pris naissance et a entraîné avec elle ceux de Vendée. Le « sacré Joseph » de Bernard Chureau, qui est le personnage central de son texte, en est encore tout marqué quoique vivant au XXe siècle. Le bonhomme, plus vrai que nature, vit dans ce souvenir et il n'est pas un coin de sa propriété agricole, pas une colline, pas un chemin creux, pas un meuble même de sa maison, et sa maison elle-même qui ne lui rappellent un moment, un incident, une fusillade de la guerre de partisans menée par les Chouans. Pour autant, il n'est pas passéiste. À côté de positions qu'on jugera « réfractaires » mais dont on ne peut réfuter le bien-fondé et dont, de toute façon, on ne peut qu'accepter les motivations. Joseph ne nie pas que le « modernisme » ait du bon. Son petit-fils ira même jusqu'à lui faire acheter un tracteur de 100 CV, à lui qui, jusque-là, n'avait jamais labouré qu'avec des boufs. Ce petit-fils (ingénieur agricole) sera d'ailleurs son digne successeur. En attendant, il va se marier. Et l'auteur en profite pour nous conter une histoire d'amour dont la vérité, la délicatesse, la justesse de ton ont de quoi surprendre lorsque l'on sait qu'il s'agit là d'un premier roman. Ce récit, chargé d'histoire, planté dans un sol fertile ; cette famille que des traditions rattachent à des ancêtres héroïques ; ces jeunes que l'intelligence et le cour destinent à devenir les meneurs de leur génération, constituent une ouvre roborative dans laquelle les habitants des Mauges auront plaisir à reconnaître la peinture des qualités (et peut-être des défauts, aussi, pourquoi pas ?) qui ont rendu et rendent encore la civilisation de cette partie de l'Anjou si remarquable.