L'Ecole gère les flux d'élèves comme on gère des stocks de marchandises. Une sorte d'impérialisme pédagogique, soutenue par une psychologie animalière,... > Lire la suite
L'Ecole gère les flux d'élèves comme on gère des stocks de marchandises. Une sorte d'impérialisme pédagogique, soutenue par une psychologie animalière, tient lieu de clef universelle.
L'enseignement est déboulonné : l'animation remplace l'instruction , la pédagogie, les savoirs les modules, les disciplines, les contrôles, les exercices les évaluations de compétence, les examens ; les objectifs, les finalités de l'enseignement...
La logique des places structurant toute institution est bousculée. Des gestionnaires qui se prennent pour des chefs d'entreprise experts en pédagogie, des syndicalistes pour des gestionnaires, des parents pour des superprofs, des profs pour des parents aimants et des élèves pour des enfants en mai d'amour... créent une société incestueuse où règne la loi du poulailler.
Ainsi, les jeunes générations sont-elles déboussolées et prêtes à devenir la main-d'œuvre flexible des entreprises à l'âge de la mondialisation et les soldats des guerres à venir. Cette gestion se solde par des dégâts psychiques considérables. L'entreprise actuelle, dite de rénovation pédagogique, détruit l'intelligence et l'imaginaire en gestation des jeunes en produisant chez eux un interdit de penser.
C'est ce dont l'auteur, Gilbert Molinier, professeur de philosophie en classe terminale, témoigne dans cet essai, réflexion critique conduite de l'intérieur de l'Ecole à partir d'une expérience réelle.