Trois plans structurent le récit : d'abord l'histoire d'une famille de paysans, dont les terres ont été gagnées, autrefois, sur la forêt voisine,... > Lire la suite
Trois plans structurent le récit : d'abord l'histoire d'une famille de paysans, dont les terres ont été gagnées, autrefois, sur la forêt voisine, qui est un peu l'ennemie pour eux. Il y a les vieux parents et deux fils : l'aîné, épais, réaliste, ne songe qu'à travailler dur et à bien vivre, et le cadet, rêveur, maladif, hanté par la forêt, qui vit enfoncé dans la contemplation, passant pour un demi-fou. Les parents n'espèrent plus qu'en l'amour pour le « sauver ». Mais le jeune homme, sur le point de succomber aux avances de la fille d'un riche fermier voisin, belle, désirable et hardie, s'enfuit pour ne pas trahir la forêt. C'est aussi une sorte de légende, racontée au début de l'histoire par l'aïeule des deux garçons : un beau jeune homme blond serait apparu un jour - tentateur, guide, rédempteur ? - et aurait disparu dans la forêt, comme s'il montrait la voie aux hommes de la glèbe. Cette vision est restée comme une menace permanente pour la tranquillité des paysans. Or, le plus jeune des fils - héros de ce roman - est aussi un grand blond lumineux aux yeux clairs. On comprend dès le début qu'il finira par entrer lui aussi dans la forêt. Le troisième aspect de ce récit est celui d'un ensemble de symboles qui s'enroulent et se déroulent autour de l'idée de pureté et de spiritualité, opposée au matérialisme pesant et satisfait des paysans.