La fin des temps

Des souvenirs : celui d'une femme superbement glacée avant que d'être morte, et soudain aperçue dans la foule ; de nouveaux vivants, une ville dans le désert sous la voûte du silence, de la peur. Complice d'une quête sans espoir, le temps s'efface dans les sables. Une piste traverse des territoires chimériques : le héros, aux portes du délire, façonne le mirage d'une maison d'enfance. L'implacable imaginaire prend corps.
Tel que déjà le définissait Gilbert Toulouse dans Contre-Écriture : "Bojador, Ziguinchor, Asmara, mes grands pays estampillés au fond de moi par-dessus mes vieilles chaînes de gènes héréditaires, par-dessus les tampons et visas de mon passeport, moi, libre de vendre du grain de mil, de pêcher le poisson-lune, de boire le vin de palme, de humer la menthe du Sagho, de me saouler au crépuscule appuyé aux colonnades en pisé où, comme dans ma mémoire taillée des grands défilés du Drâ, des doigts ont essuyé des garances et cobalts pétris ensemble, la fille du gouverneur de Rio de Oro et moi".