Biographie de Betty Friedan
Fille d'immigrés russes juifs, Betty Goldstein Friedan est née en 1921 dans l'Illinois. Diplômée du Smith College, elle met en veille sa carrière de journaliste pour épouser un producteur de théâtre, Carl Friedan, et élever leurs trois enfants, avant de divorcer en 1969. Marquée par les récits de ses anciennes camarades d'université lors de leurs réunions, elle s'étonne du malaise des femmes au foyer dans l'Amérique prospère d'après-guerre.
De ces entretiens et de ses nombreuses recherches naît La Femme mystifiée qui paraît en 1963 (en 1964 en France, dans une traduction d'Yvette Roudy) et devient un best-seller, toujours vendu aujourd'hui. Dès lors, Betty Friedan s'impose comme l'égérie de la Deuxième Vague féministe. Elle crée l'association NOW - National Organization for Women - qui jouera un rôle primordial sur la scène politique et culturelle des années 1960-1970.
Tout au long de son action, Betty Friedan a prôné un féminisme modéré, visant une plus grande égalité des sexes et des droits accrus pour les femmes, sans pour autant se positionner en opposition aux hommes. Cette modération dans ses choix ne lui enlevait pas pour autant un caractère déterminé et un goût pour les formules radicales.
Infatigable militante, Betty Friedan s'est éteinte d'une crise cardiaque en 2006.
Yvette Roudy est née le 10 avril 1929 en Gironde, dans un milieu ouvrier, et se marie en 1951.
Elle entre très jeune dans la vie active puis fait un séjour à Glasgow de 1951 à 1954. Ces trois années écossaises lui permettent, entre autres, de perfectionner son anglais. À son retour en France, elle croise la route de Colette Audry, femme de lettres et dramaturge française, et traduit à sa demande La Femme mystifiée de Betty Friedan, qui a créé l'événement lors de sa parution aux États-Unis. Yvette Roudy est également la traductrice de Ma vie d'Eleanor Roosevelt (Denoël Gonthier, 1965) et de La Place des femmes dans un monde d'hommes d'Elizabeth Janeway (Denoël Gonthier, 1972).
C'est aussi Colette Audry qui l'introduit dans le Mouvement démocratique féminin. Là, elle rencontre Marie-Thérèse Eyquem, qui la présente à François Mitterrand, une rencontre déterminante dans son parcours. En 1979, Yvette Roudy est élue députée au Parlement européen, sur les listes du Parti socialiste. Elle y fonde la Commission des droits des femmes. De 1981 à 1986, elle est nommée ministre des Droits de la femme du gouvernement Mitterrand : c'est elle qui persuade le président de fêter la Journée internationale des femmes et fait voter la loi sur le remboursement de l'IVG.
Elle est aussi à l'origine de la loi pour l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Yvette Roudy est ensuite députée du Calvados et maire de Lisieux (1989-2001).
Féministe convaincue et signataire du Manifeste des 343, créatrice de la Fondation Yvette Roudy dédiée à la cause des femmes, elle est par ailleurs l'auteure de plusieurs livres dont La Femme en marge (Flammarion, 1982) et Allez les femmes.
Une brève histoire du PS, et de quelques absentes (éditions Le Bord de l'eau, 2005).