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Le faux monétaire, parce qu'il nécessite la construction de cette qualification, ne saurait se réduire à la seule évaluation des métaux précieux qu'il contient. Du Moyen Âge à l'époque contemporaine, les travaux réunis ici démontrent que si l'invention du faux en matière monétaire résulte de l'activité des contrefacteurs, elle dépend également de la réception des fausses pièces par les collectivités humaines. Dès la fin du Moyen Âge les autorités politiques mettent en avant la notion de majesté monétaire pour défendre les droits de monnayage du prince. Malgré cette construction théorique entre postures et impostures, la désignation de la falsification monétaire peine à rallier tous les acteurs des économies fondées sur le poids et l'aloi des espèces. C'est à partir de l'exemple de la France et de l'Espagne, de la Méditerranée et de l'Amérique coloniale hispanique, que le faux-monnayage est abordé comme une transgression de la valeur et de l'échange suscitant une répression judiciaire qui participe à la construction des frontières politiques. La fabrique du faux monétaire se place donc aux croisements des histoires économiques, monétaires, politiques et sociales. Elle restitue les articulations et les conflits liés à la réception occidentale de la falsification de la valeur, avant de fonder une approche originale du faux monétaire comme objet d'histoire, objet peu investi jusqu'alors par la pensée historique contemporaine. Destiné au monde universitaire hispanique et français, aux chercheurs, aux étudiants mais aussi aux passionnés de numismatique, cet ouvrage scientifique interdisciplinaire réunit le travail d'une quinzaine de chercheurs français et espagnols, historiens, anthropologues et numismates, pour fonder une histoire occidentale des (im)postures monétaires