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Une vocation : l'État ; une carrière : les affaires. On appelle cela le pantouflage. Entendez le passage d'un poste de haut fonctionnaire, à un emploi non moins élevé dans une entreprise privée, publique ou semi-publique. Ceux qui n'ont pas encore sauté le pas prononcent le mot avec gourmandise : celui-ci roule dans leur bouche, comme l'annonce d'une volupté promise. Un péché qu'on se pardonne déjà. Le rêve de travailler dans le privé, se substitue au désir de servir l'État, dont la vanité se révèle tristement d'année en année. Aux yeux du citoyen, le pantoufleur n'est qu'un pantouflard, un déserteur en somme, un personnage indélicat qui fait fi de ses engagements, et qui préfère une opulence confortable, même difficile, à l'austérité du service, même tranquille. Pratique douteuse, voire scandaleuse ou sortie de secours des énarques qui vivent mal le déclin du prestige de l'État ? La désertion a-t-elle un prix ? Le procès qu'on leur fait est-il juste ? Le découvrir est bien le but de ce voyage au pays des pantoufleurs.