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Après avoir été longtemps seulement descriptive, la cytologie est parvenue maintenant au stade quantitatif. Plusieurs facteurs ont permis ce développement : l'exemple des géologues et des métallurgistes, la nécessité de quantifier certaines structures fonctionnelles, le développement de la microscopie électronique, et les progrès des méthodes automatiques.
Après Buffon en 1777, et Delesse en 1847, mathématiciens, géologues et métallurgistes mettent au point des relations numériques, qui permettent - à partir d'une tranche de section - d'extrapoler sur la roche ou le métal dans sa totalité. La stéréologie, technique qui permet de « passer d'un point à une ligne, d'une ligne à une surface, d'une surface à un volume », est née. En 1950, le langage mathématique est prêt.
Son application biologique sera lente. Il faudra attendre les mesures de la paroi alvéolo-capillaire par E. R. Weibel et celles des ultrastructures de la cellule hépatique, pour que la microscopie électronique quantitative ait droit de cité, mais le temps nécessaire à ces analyses a longtemps restreint l'approche quantitative à quelques laboratoires de recherche.
Elles en sont sorties par les méthodes automatiques. Les techniques analysant les cellules en suspension permettent, quotidiennement, dans tous les grands laboratoires d'hématologie, d'effectuer la numération des cellules sanguines. L'utilisation des réactions cytochimiques leur a donné la clé de la formule leucocytaire. Lumières fluorescentes et faisceaux laser leur promettent un bel avenir. Sur image fixe, c'est-à-dire sur frottis et sur coupes, la séquence automatique a profité des progrès de l'analyse d'images.
Ce livre résume les différentes méthodes actuellement disponibles et les résultats obtenus en physiologie et pathologie cellulaires.
Le Professeur Jacques-Louis Binet est responsable du département d'hématologie du centre hospitalier universitaire Pitié Salpêtrière, équipe associée CNRS.