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Pluridisciplinaire, cet ouvrage, ouvert par un psychologue des religions, a rassemblé littéraires, historiens et linguistes autour de la question de la conversion, de l'Antiquité au XXIe siècle. Il conduit son lecteur de l'Italie antique à l'Espagne moderne, de l'Allemagne à l'Angleterre ou la Hongrie, sans oublier la France, sa littérature médiévale ou ses grands romanciers, parfois inattendus sur le sujet. Les recherches historiques les plus pointues, les réalités, y côtoient le discours, l'écriture et ses textes. Ces approches croisées, entre disciplines, siècles et espaces renouvellent une question majeure, actuellement redécouverte par la recherche. Majeure car toute la culture européenne s'est construite autour de la conversion massive au christianisme consécutive à l'écroulement du polythéisme romain. La conversion est donc affaire de pouvoir, de politique et de sociétés. Elle peut, par le théâtre religieux en particulier, s'adresser aux foules. Certaines époques la montrent violente, contrainte, irrespectueuse de toute hétérodoxie. Mais elle est aussi une démarche individuelle, un retournement de l'être le plus intime, un appel de la transcendance dans la singularité d'une vie. Saint Paul ou saint Augustin ont érigé en modèle spirituel ces moments où meurt leur ancienne vie. Les auteurs du présent volume s'attachent à la conversion sous l'angle plus spécifique de son récit, entendu comme modèle littéraire, souvent autobiographique, et réflexion théologique offerte à autrui. Ils confrontent ce discours de convertis, mais aussi le discours sur eux, aux réalités, individuelles et collectives, religieuses et culturelles, de la conversion, contribuant à préciser la définition de celle-ci.