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La conquête du Mexique fait partie des grands évènements de l'histoire du nouveau monde. Le merveilleux proprement dit, l'intervention du ciel, l'historien ou le poète n'ont pas à l'imaginer pour la conquête du Mexique ; les acteurs de la conquête leur en ont épargné la peine. Du côté de Cortez le conquistador, ces hommes éprouvés par les combats, qui ont guerroyé, les uns en Italie contre les Français, les autres sur les mers contre les Turcs, croient apercevoir saint Jacques, l'apôtre vénéré, qui tire l'épée pour eux, monté sur un cheval blanc, et la Vierge qui les encourage. Ils l'ont vu, de leurs yeux vu ; l'un d'eux, Bernal Diaz l'atteste. Cortez lui-même demeure persuadé que son patron Saint-Pierre a pris les traits et l'habit d'un guerrier de Tlascala pour venir lui sauver la vie. Pour les Espagnols, les divinités mexicaines sont des transfigurations de Satan, qui entasse contre eux des maléfices, auquel le paradis répond, comme de droit naturel, par des miracles. Du côté des Mexicains, à l'origine les cavaliers sont pris pour des êtres à part ; l'homme et la bête ne forment qu'un ; c'est la fable des centaures renouvelée au sérieux, et les hommes blancs par eux-mêmes ont quelque chose de divin ; on les nomme, avons-nous dit, les dieux blancs. Sans doute, par l'effet de sourdes rumeurs transmises des îles et du Yucatan sur ces hommes blancs et barbus arrivés de l'orient, des bruits étranges s'accréditent dans l'empire mexicain avant le débarquement de Cortez pour la conquête du Mexique. Cortez était un de ces géants dont la main vigoureuse imprime une impulsion si forte, qu'il n'est plus possible à un peuple de s'y soustraire, même après des siècles et quand le moteur a disparu...