Rudyard Kipling, prix Nobel de littérature, fut un grand voyageur. Il livre à travers cet ouvrage quelques récits de deux de ses promenades de globe-trotter.
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Rudyard Kipling, prix Nobel de littérature, fut un grand voyageur. Il livre à travers cet ouvrage quelques récits de deux de ses promenades de globe-trotter.
« Les dames ... ont un club à elles, dans lequel les hommes ne sont, je crois, admis que par tolérance.
Quand il y a un bal, il y a environ vingt danseurs pour une danseuse, et il n'y a, pour ainsi dire, pas de vieilles filles dans l'île.
Les habitants se plaignent d'être isolés, renfermés. Ils contemplent la mer au loin, et il leur tarde de s'en aller. Ils ont leurs jours à des jours réguliers chaque semaine, et en dehors de cela ils se rencontrent autant qu'ils veulent.
Ils ont des acteurs amateurs, et ils se querellent, et les hommes et les femmes prennent parti, et la station est divisée en deux camps du haut en bas de l'échelle sociale.
Ensuite ils se réconcilient, et ils écrivent aux journaux locaux pour blâmer les critiques du terroir. N'est-ce pas touchant ?
Une dame me conta cela un après-midi et je pleurai presque de nostalgie.
- Et alors, vous savez, après qu'elle eut dit qu'elle était dans la nécessité de donner le rôle à l'autre, cela les mit en fureur. Les courses étaient si proches qu'on ne put rien faire, et Mistress B. dit que la chose était décidément impossible. Vous comprenez, n'est-ce pas, combien cela doit être désagréable ?
- Madame, dis-je, je le comprends. J'ai déjà passé par là. Mon cour quitte Hong-Kong. Au nom du grand Mofussil de l'Inde, je vous salue. A dater d'aujourd'hui, Hong-Kong est l'un de Nous : il prendra rang avant Meerut, mais après Allahabad dans toutes les cérémonies et revues.
Elle se figura, je crois, que j'avais un coup de soleil, mais vous, du moins, vous saurez ce que je voulais dire.
Nous ne rions plus à bord du steamer de la Peninsular and Oriental, l'Ancona, en route pour le Japon.
Nous avons terriblement le mal de mer, parce que nous avons au-dessous de nous une mer mauvaise et au-dessus de nous une voilure humide.
La voile sert à donner plus de stabilité au navire, qui refuse de se tenir en équilibre.
Il est plein de Globe-trotters, qui refusent également de se laisser remettre d'aplomb.
Un Globe-trotter pousse à l'excès le cosmopolitisme : il prétend être malade en n'importe quel endroit... »