Un jeune homme recherche le père qu'il n'a pas connu : en douze mots, voilà résumée l'action des douze chapitres qui composent ce roman. La Chantepleure... > Lire la suite
Un jeune homme recherche le père qu'il n'a pas connu : en douze mots, voilà résumée l'action des douze chapitres qui composent ce roman. La Chantepleure c'est aussi, et peut-être d'abord, la chronique au quotidien des humeurs d'un village normand, au cour d'un pays moussu, ombreux et secret que je connais bien. Julien Bréaux, c'est moi. Et Gabriel Rocques, ce menteur qui rêve d'écrire, c'est encore moi. Et Gustave et Germaine Cruchalot, les épiciers. Et Magloire, le patron de la Gazette du Bocage et Arsène, ce cochon d'aubergiste, et le comte de Bois-la-Croix, et la veuve Blondine à sa fenêtre, et Catherine, Irène, Jeanne, Fortunat, c'est toujours moi. Je suis même le chien. Sauf l'histoire, je n'ai rien inventé. Je plaide coupable. Alors, au diable les prières d'insérer postiches qui vous collent les moustaches de Flaubert, vous font la cheville de Colette ou vous déclarent cousin de Cendrars par la main gauche. Je jure que La Chantepleure est mon premier roman, et qu'il est fait des petits riens de l'existence : j'y parle de moi comme personne. Et de la mort, comme tout le monde.