« La Chaîne et la Trame » ne prétend pas être un essai philosophique, mais s'appuie cependant sur un fondement que l'on peut dire d'ordre métaphysique.... > Lire la suite
« La Chaîne et la Trame » ne prétend pas être un essai philosophique, mais s'appuie cependant sur un fondement que l'on peut dire d'ordre métaphysique. L'ouvrage rappelle que toute réflexion, comme toute existence, doit être rapportée au Principe immuable de toutes choses et ne doit en être distraite par aucune idolâtrie, par aucun enfermement dans l'individuel. C'est le rôle du Sacré que de nous le rappeler, principalement dans l'ordre social. Le but de l'auteur est de nous montrer que les civilisations sont en effet tout entières soumises au Sacré à leur naissance, puis s'en éloignent progressivement dans un mouvement de sécularisation et de matérialisation. Cette évolution, avec ses diverses phases qui rappellent les saisons, « revient toujours avec l'énergie d'un symbole », comme l'écrivait Spengler. Elle laisse entrevoir à l'observateur des analogies qui se reproduisent selon un processus cyclique, chaîne secrète sur laquelle se dessine la trame de chaque civilisation, dans la singularité de son être propre. Dans son parcours, notre civilisation est entrée aujourd'hui dans son automne, plus sombre que celui des civilisations qui l'ont précédée : si chacune a son cycle, l'histoire longue a le sien qui fait apparaître une radicalisation progressive de toutes les tendances. Ce que l'on voit s'établir (la mondialisation, l'empire universel, l'uniformisation, le refroidissement), constitue une phase terminale, qui du reste peut se prolonger longtemps. Elle n'est accablante que pour certains : en effet, à côté du grand nombre, indifférent à ce qui dépasse son étroit horizon, il y a tous ceux qui, fascinés par les merveilles du « progrès », s'accomodent fort bien de ce climat crépusculaire qu'ils prennent pour une aurore.