Cet ouvrage porte un témoignage précis d'une époque, à travers la vie d'une région française. Si l'organisation de cette société a - pour l'essentiel - disparu, ses hommes ont néanmoins permis l'évolution technologique et le développement économique de ces dernières années.
La première partie rappelle l'histoire des différentes communes, se situant de Mur-de-Bretagne à Moncontour, et de Loudéac à Quintin, en passant par Uzel, ainsi que la situation géographique, l'économie : tissages à domicile, élevage, marchés.
Suivent les bibliographies des hommes les plus célèbres, dont Fulgence Bienvenüe, surnommé le "Père du métropolitain", Jean-François Revel, héros napoléonien, Alexandre Glais-Bizoin, père de la "réforme postale", et bien d'autres encore.
L'habitat, le mobilier, les coutumes alimentaires, le costume, font l'objet de descriptions détaillées, que de nombreuses cartes postales illustrent bien.
Dans une autre partie, les travaux agricoles des quatre saisons de l'année, sont tour à tour évoqués et ponctués de proverbes : "À la Saint Georges, sème ton orge, à la Saint Marc, il est trop tard", ou encore "En mars, souffle le vent tant qu'il voudra, un côté du talus chauffera".
On apprend aussi que lorsque la fermière mettait une poule à couver, elle ne manquait pas de déposer une clé au fond du nid, ou quelque instrument en fer, afin de préserver la couvée des orages.
Avant d'aborder les métiers du monde rural, la chasse est racontée d'une manière vivante.
Nous arrivons à l'école d'autrefois, l'auteur s'est servi de ses propres souvenirs d'enfance, en découpant dans ses cahiers, une journée d'école.
D'abord une leçon de morale, suivie d'une page d'arithmétique, puis d'une dictée "l'insecte et l'oiseau" et, enfin, d'une leçon de choses sur la mouche. Quelques photographies d'écoliers agrémentent ce passage. Les ateliers de couture, du charron-tonnelier, du forgeron, du sabotier, sont aussi bien racontés et, pour renforcer ce passé, une bonne illustration en rend la lecture attrayante.
Les cérémonies religieuses, comme le mariage, la Fête-Dieu, les pardons et la description des chapelles où ils avaient lieu, sont aussi mentionnées, de même que les fêtes profanes, avec chants à l'appui, comme celui du "mois de mai", dont la nuit s'achevait par la dégustation de l'omelette géante, réalisée avec les oufs et le beurre, recueillis en remerciements par les "chantous".
Nous sommes sensibles à la beauté des premières, et au réalisme des secondes.
À travers l'ouvrage, qui s'achève avec le glossaire du Gallo, nous découvrons l'évolution du monde rural, qui n'a cessé de progresser. Il convenait donc - pour toutes ces raisons - de garder en mémoire l'organisation et les fondements de cette période de notre histoire qui nous est chère.