"La Belle que voilà"

Ce ne sont pas toujours les nobles qui pleurent la mort du roi. Ce ne sont pas toujours les bourgeois qui mènent à l'assaut de l'ennemi les armées patriotes. Ce ne sont pas toujours les aristocrates qui montent sur l'échafaud lorsque les lauriers sont coupés. Peut-être la Révolution française doit-elle apparaître comme une de ces périodes si connues, mais si déformées, qu'il faut tenter de la voir sans le prisme des mythes et des simplifications...
Car c'est la Révolution, celle de 1789, celle de 1793, qui va fixer ici le destin des personnages : les Vendeuil, nobles de Cour, les Blutel, bourgeois parisiens, les Lagache, d'Amiens. C'est elle qui va les exalter, les briser, les emporter. C'est elle qui, peut-être, va rapprocher, malgré la différence de caractère et de classe, Pauline Lagache, fille généreuse, éprise de liberté, et Maximilien de Vendeuil, si ambitieux.
Dans cette belle et tragique histoire qui, suivant les courants de la Révolution, et l'existence mouvementée des divers personnages, nous transporte de Paris à Amiens, puis d'Amiens à Versailles, et enfin à Paris, on voit comment une femme, échappant aux conventions, à l'enlisement d'un mariage malheureux, à sa condition de petite-bourgeoise, va jusqu'à mettre en jeu sa vie pour son amour et pour l'ordre nouveau.