Né à Calais en 1939, Raymond Fontaine s'adonne à l'histoire locale et régionale depuis près de vingt ans. Ancien Président des Amis du Vieux Calais... > Lire la suite
Né à Calais en 1939, Raymond Fontaine s'adonne à l'histoire locale et régionale depuis près de vingt ans. Ancien Président des Amis du Vieux Calais et correspondant de la Commission d'Histoire et d'Archéologie du Pas-de-Calais, il collabore à plusieurs revues historiques et a publié cinq livres sur Calais et la région, dont « La Manche en ballon, Blanchard contre Pilâtre de Rozier », paru chez le même éditeur en décembre 1982.
A Calais, la « Belle Epoque » constitue, plus qu'ailleurs peut-être, une période de profondes mutations : à l'arrivée du progrès symbolisé par le tramway électrique, le vélo, l'automobile, le cinéma et l'aéroplane s'ajoute une série de transformations portuaires et urbaines liées au développement économique qui suit la fusion de Calais et de Saint-Pierre en 1885.
C'est dans ce cadre que Raymond Fontaine ouvre le grand album de famille des Calaisiens et les suit dans leur vie quotidienne au travail et à la fête : journées longues et laborieuses des pêcheurs et des tullistes, boutiques et petits métiers à jamais disparus, climat animé des rues, petit monde clos et pittoresque du quartier du Courgain, ducasses, carnavals, cavalcades, jeux traditionnels, courses de chevaux, sports naissants sont autant d'images qui revivent soudain devant nos yeux.
A côté de ses industries et de son port, Calais a développé sa station balnéaire et le nouveau Casino devient le centre d'animation estival qui draine promeneurs, baigneurs, touristes anglais ou excursionnistes des « trains de plaisirs ».
Mais la Belle Epoque à Calais c'est aussi autre chose que l'évocation de ce passé nostalgique : les luttes pour l'amélioration des conditions de vie, les prémices de la protection sociale, les débuts du syndicalisme (qui ici aura une profonde influence sur le développement d'un puissant courant socialiste dirigé par Emile Salambier et Albert Delcluze), sont autant d'éléments qui montrent combien le monde ouvrier croit alors au « progrès ».
Bref, une « Belle Epoque » qui, proche de nous parce qu'elle est celle de nos grands-parents, nous semble extraordinairement lointaine tant les conditions de vie, les mours et les mentalités ont pu changer en trois quarts de siècle...