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Les classes moyennes ont, de tout temps, été au cour du débat politique français. De Gambetta, saluant les « couches nouvelles », à Valéry Giscard d'Estaing appelant au renforcement du « groupe central », tous les gouvernants ont sollicité leur soutien.
Plus d'une fois, elles ont amené des changements politiques décisifs, contribuant hier à l'éclatement du Front populaire, aujourd'hui à l'élection d'un Président de la République socialiste.
Classes-enjeu, elles n'ont pourtant jamais conquis une réelle autonomie politique. La synthèse républicaine, le développement du mouvement ouvrier, le relatif désintérêt de la droite et de l'Eglise avant 1936 ont fait obstacle à une représentation spécifique des classes moyennes. Il faut attendre le choc du Front populaire pour qu'elles incarnent, par l'alliance éphémère des petits patrons et des cadres, une « troisième voie », mythique, entre le capitalisme et le collectivisme.
Les dernières décennies sont marquées par l'éclatement des classes moyennes, traversées par le clivage travailleurs indépendants/salariés. Cadres moyens, techniciens, employés de bureau en sont désormais l'élément moteur. Leur ralliement progressif à la gauche contraste avec le conservatisme des petits commerçants et des artisans. Mais qu'adviendra-t-il de l'engagement des premiers face à l'expérience socialiste ?