« Un homme est mort, son corps seul est anéanti. Vous ne le voyez plus en tant que personnalité vivant de la vie sensible, vous n'apercevez pas la... > Lire la suite
« Un homme est mort, son corps seul est anéanti. Vous ne le voyez plus en tant que personnalité vivant de la vie sensible, vous n'apercevez pas la substance qui constitue l'individualité ; l'âme échappe à vos sens, mais elle vit, elle se recueille et bientôt elle reprendra son ouvre au point où elle l'a laissée. Il faut que le travail commencé soit accompli tout entier, et ce n'est pas pour ce qu'elle a pu faire dans une vie de quelques jours qu'elle a été créée et réunie à un corps humain.
Enfants, nous vivons à côté de nos pères et nous profitons de leurs exemples ainsi que de leurs leçons. Nous ajoutons leurs connaissances aux nôtres. Il faut qu'eux-mêmes, à leur tour, profitent de nos travaux auxquels ils joindront le fruit de nouveaux labeurs, et qu'il y ait entre les générations un échange réciproque et continu d'exemples et de bienfaits. Il y a une ouvre collective aussi bien qu'une ouvre individuelle à accomplir : l'une et l'autre doivent être exécutées.
Jugez impartialement toutes ces âmes qui partent et, sauf à l'égard d'un très petit nombre, la sentence sera que pour chacune d'elles comme pour le monde, le résultat de la vie est imperceptible. Dès lors, et le but utile de l'existence ne pouvant être nié, il y aura nécessité de conclure du peu de succès de la vie présente, que la besogne est à reprendre et que la carrière doit être rouverte pour une nouvelle tentative. »
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.