Berlin, ville encerclée, isolée, dormant tout au bout d'immenses forêts et marécages, à la limite de l'oubli. Dans cette ville, chaque soir, un cérémonial :... > Lire la suite
Berlin, ville encerclée, isolée, dormant tout au bout d'immenses forêts et marécages, à la limite de l'oubli. Dans cette ville, chaque soir, un cérémonial : des milliers de citoyens pompeusement vêtus se rendent par bus, auto et surtout métro, à l'Opéra. L'héroïne du roman, Madame Eva Gabler, épouse respectable d'un ingénieur, mère de trois beaux bambins, assiste pour la énième fois à une sempiternelle représentation des « Noces de Figaro », à laquelle elle a droit en raison de son abonnement à tarif réduit qui la « suit » et qu'elle poursuit depuis de nombreuses années. Et soudain, au détour d'une note, c'est la conflagration. D'abord, avec l'amour qui se déclare au contact de son voisin de parterre, le beau Haucke, qui, hélas, préfère les Divas de l'Imaginaire à toute autre réalité. Puis, par la guerre sans rémission que Madame Gabler répand dans son ménage, son milieu, les conventions, les qu'en-dira-t-on de ses amis et collègues. Cette brave dame quinquagénaire, brusquement prise par les transes du Grand Opéra, ne se maîtrise plus. Dans l'immense ville entourée de barbelés, elle tente, malgré tout, de chanter son Aria personnelle. C'est un premier roman que nous offre Bernard Da Costa, fondateur du Café-Théâtre en France. Une ouvre légère, ironique, à la fois subversive et cruelle dans sa sinuosité. Madame Gabler, une folle ou symbole de toute une société enfermée dans ses contradictions ? L'éclat d'un grand romantisme toujours vivant dans le cour des femmes comme ceux des hommes ? Ou bien, l'avant-dernier signe d'une décadence irrémissible ?