"Ce grand pays, notre voisin, qui s'appelle l'Allemagne, reste un inconnu, une énigme en tout cas. Nous inventons l'Italie à travers Stendhal, l'Espagne... > Lire la suite
"Ce grand pays, notre voisin, qui s'appelle l'Allemagne, reste un inconnu, une énigme en tout cas. Nous inventons l'Italie à travers Stendhal, l'Espagne à travers Mérimée et Bizet. Rien de tel avec l'Allemagne qui n'évoque pour nous que des champs de bataille, Sedan, Verdun et l'Occupation de 1940. Cela suffit-il pour l'éliminer de notre univers imaginaire ? Nous lui devons plus que nous ne pensons. Le Moyen Age doit son premier éclat au Saint Empire romain germanique. Puis, il y a eu Goethe et Schiller, Hölderlin et Nietzsche : mais une nation ne saurait vivre de nostalgie. Faut-il encore avoir peur de l'Allemagne ? Est-ce une raison pour refuser toute existence à une pathétique allemande ? Je ne le pense pas. Les thèmes de cette poétique sont ceux qui, depuis des siècles, ont imposé à l'humanité leur universalité. C'est avec les yeux des poètes qu'il faut regarder l'horizon de l'Allemagne.".
Marcel Schneider, écrivain et critique, est né en 1913 à Paris. On doit à ce spécialiste de la littérature fantastique une ouvre importante de romancier, de nouvelliste, de mémorialiste et de musicologue.