« J'ai pensé, ils vont me tuer, m'abattre tout simplement, je n'avais plus de forces, ça ne marchait plus. Alors, ils se sont regardés drôlement,... > Lire la suite
« J'ai pensé, ils vont me tuer, m'abattre tout simplement, je n'avais plus de forces, ça ne marchait plus. Alors, ils se sont regardés drôlement, l'un a murmuré : « Mais que veux-tu qu'on fasse ? » J'ai dit : « Et si je me sauve, vous allez tirer ? » L'un répond : « non », l'autre « oui. mais en l'air », le troisième ne dit rien. Quand il a ajouté « en l'air », c'est le mot qu'il a prononcé, j'ai sauté au travers de la route et j'ai commencé à courir dans la forêt. Le récit émouvant d'Yvonne Wurzel-Bauh a été écrit tout entier dans la mémoire des deux hommes qu'elle a armés. Jean n'est pas revenu de déportation. Jacques fut un survivant. À l'horreur et la mort, l'auteur oppose, humble et farouche, la force de l'amour et l'invention de la vie.