Ici, révéler traverse son premier souffle : écrire. Ecrire, lire à travers, l'air, dedans, dehors, la face cachée et non cachée du temps. L'indice... > Lire la suite
Ici, révéler traverse son premier souffle : écrire. Ecrire, lire à travers, l'air, dedans, dehors, la face cachée et non cachée du temps. L'indice qui permet cette double traversée résulte du contact de la bouche, des yeux - comme respirer - avec la pensée. Le mot n'est pas l'image, mais la découvre. La fonction du texte ne consiste pas à commenter mais à poursuivre l'instant interrogé, tel un organe ses sens. Par exemple : l'enfant qui joue de la flûte souffle en quelque sorte son "langage d'existence", dans cet arrêt des choses où le temps se dépouille. Instant, si troublant, qui fait vibrer les limites encore fragiles de ce qui le retient au monde. Aussi, l'image de l'enfant se déplace-t-elle en tant que second sens de la photographie, du texte, du moins dans les rapports de l'un à l'autre, par une réflexion continue. Le livre devient alors, dans son fonctionnement, jeu de miroirs que le lecteur peut orienter de différentes manières, avec le risque de s'y voir réfléchi. Qui sait écouter L'Ombre de l'Autre ? Le visage de l'enfant ne cherche-t-il pas ici, enfin, notre propre regard ?