Malgré un refus du « négoce poétique », ces poèmes veulent, avec volonté, enthousiasme, contribuer à un équilibre intérieur. Quand on écrit,... > Lire la suite
Malgré un refus du « négoce poétique », ces poèmes veulent, avec volonté, enthousiasme, contribuer à un équilibre intérieur. Quand on écrit, la feuille blanche nous fait « fils de l'infini ». Mais il faut savoir être à l'écoute de toutes nos perturbations, voir large, dire les émotions au-delà de nos « peurs », s'ouvrir au monde et à l'autre : « Un rire lointain me remonte dans la main ». Dans ces pages, angoisses parfois, désirs souvent, projets sont malaxés en pêle-mêle aux joies de la vie, avec la « tribu » des amis et des proches, non sans inserts des grands textes de l'humanité qui grignotent la mémoire. Voici les braises de l'Éros, le plaisir de la marche à pied, le refus des humiliations collectives, la colère contre la léthargie, ou l'absence que sécrètent tant de regards - le meilleur toujours cueilli pour de nouveaux bondissements de cour : un fait divers estampillé, une fantaisie lyrico-comique sur Chagall, la quête, chaque jour, « du secret qui délivre » et qui « justifie une formidable envie de vivre », la ville qui est intercession, mais ne contredit pas le sentiment de la nature. Réalisme, violence, ironie, goût volontaire de l'absolu et d'une sorte de mysticisme laïc : un ensemble ferme, courageux, qui n'a pas froid aux yeux et s'inscrit dans la diaspora de la poésie pour vivre.