L'Express, Le Figaro, Libération, Le Matin, Le Monde, Le Nouvel Observateur et Le Point passés au crible de l'ordinateur : 700.000 mots enregistrés,... > Lire la suite
L'Express, Le Figaro, Libération, Le Matin, Le Monde, Le Nouvel Observateur et Le Point passés au crible de l'ordinateur : 700.000 mots enregistrés, qui représentent l'ensemble des articles sur les entreprises multinationales publiés par ces organes de presse en 1976, 1979 et 1982 ! En étudiant ces textes, quantitativement et qualitativement, selon la méthode de l'analyse lexicologique - popularisée en 1983 par la télévision - et en analysant de la même façon les réponses d'un échantillonnage de mille Français, les auteurs permettent de saisir l'évolution de l'image des multinationales. Le principe de leur existence ne semble plus remis en cause aujourd'hui : le débat idéologique s'est estompé au profit de l'étude de leurs activités. En 1976, c'est le pétrole qui occupe le devant de l'actualité. L'ensemble des journaux attaque les multinationales. En 1982, les entreprises de l'informatique et de l'électronique mobilisent l'intérêt de la presse. Leur image est associée à des notions plus positives : savoir-faire, adaptation, souplesse. Le glissement a été sensiblement le même dans l'ensemble de la presse, du journal le plus polémique, Libération, au plus institutionnel, Le Monde. Le tournant a eu lieu en 1979. Jusqu'en 1976, les multinationales sont des monstres calculateurs, profiteurs. À partir de 1979, sous l'effet du deuxième choc pétrolier, elles deviennent des agents économiques à même de jouer un rôle utile. Jean-Marie Cotteret et ses collaborateurs soulignent, néanmoins, que la presse française continue à s'interroger sur le contrôle des multinationales, et sur le danger qu'elles peuvent représenter. On les perçoit comme partie intégrante du paysage national, mais on attend d'elles, plus encore que des autres entreprises, la preuve de leur aptitude à faire face aux difficultés économiques actuelles.