Que nous reste-t-il du mot idolâtrie ? Un culte lié à des objets ; ou une attitude excessive, ou exclusive, relative à un sujet donné ou vis-à-vis... > Lire la suite
Que nous reste-t-il du mot idolâtrie ? Un culte lié à des objets ; ou une attitude excessive, ou exclusive, relative à un sujet donné ou vis-à-vis d'un individu, d'une valeur, d'un pays ; ou bien encore le fait de dire qu'il y a plusieurs dieux ou plusieurs pouvoirs dans le monde. Face à cela, l'attitude raisonnable serait alors celle qui permettrait la sortie de ces idolâtries par la démocratie, le monothéisme, l'athéisme ou les sciences : toutes sortes d'instruments qui permettraient de réguler les extrêmes. Loin de ces compréhensions, la lecture que nous proposons à partir du texte biblique et de ses différents exégètes nous conduit à découvrir comment la tradition talmudique considère l'idolâtrie, son passé, son évolution, jusqu'à son présent dans le quotidien de chacun. Nous analysons ce qui constitue l'idolâtrie en prenant appui sur l'émergence du Peuple juif dont la venue au monde symbolise un passage entre idolâtrie et non idolâtrie, et en suivant les manières dont il manifeste hésitations et résistances face à un « nouveau monde » dénué d'idolâtrie. Pour le judaïsme, l'idolâtrie est la pierre de touche de toute inscription dans le monde, mais elle n'est pas là où on le croit. Idolâtrie et interdit de l'idolâtrie, encore faut-il savoir de quoi l'on parle. Cet ouvrage offre un parcours d'étude où la convocation de différentes voix du Talmud vise à révéler une complexité constitutive qui doit pourtant rester, encore et toujours, l'objet d'une étude non livresque.