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Bien que les réseaux sociaux multiplient le nombre des « amis », la société d'aujourd'hui présente tous les signes d'un individualisme forcené : la science repousse toujours plus loin les limites de la nature, le caractère singulier de chaque personne s'efface devant le concept d'égalité, et les distinctions de sexe, de langue ou de position sociale deviennent suspectes. L'homme se sent tout-puissant en lui-même, niant de fait la possibilité d'une transcendance. En s'inspirant de saint Paul en Galates 3, 28, on pourrait dire : Il n'y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme. Seulement moi en chaque individu.
Mais saint Paul voulait dire tout autre chose. Il témoignait d'une autre humanité, d'une humanité ressuscitée, discrètement à l'ouvre dans l'histoire, et qui ne pourra jamais être anéantie, car elle trouve sa source dans l'amour unique que Dieu porte à chaque homme. Nous en faisons l'expérience dans chaque geste fraternel.
Michel Farin pointe ainsi avec acuité les impasses où conduit la vision d'une humanité qui se veut sans limite. Il insiste enfin sur le rôle particulier que l'Église est appelée à jouer universellement dans le dévoilement de cette vérité : l'humanité n'est une que tournée vers Dieu ; les hommes sont unis quand ils appellent Dieu « notre Père ».