Un romantisme, âpre et désabusé, se dégage de L'Exilé aux Abstres - où l'auteur nous dit à la fois son besoin d'absolu et sa déception de voir... > Lire la suite
Un romantisme, âpre et désabusé, se dégage de L'Exilé aux Abstres - où l'auteur nous dit à la fois son besoin d'absolu et sa déception de voir le monde tel qu'il est. Les préoccupations de l'ailleurs plus « naturel », « à la pointe d'une âme », là où « l'Art, las, est bercé par la Beauté », ne sont pas loin de celles d'un Musset ou d'un Baudelaire. L'auteur, ne cachant jamais ses angoisses, essayant même « d'aimer le malheur », se gorge de mélancolie, de tristesse et se crée un univers où tout prend valeur de symbole. Aucune laideur de ce monde ne lui échappe. La lucidité coûte cher à la sensibilité, parfois. L'espoir, chez Daniel Loyer, souffre, si l'on peut dire. Même l'amour, que l'auteur veut vertu exorcisante, « vivifiante liqueur », il en distingue les illusions, les trahisons. Tout thème ici, même celui du paysage, est rattaché à la fièvre, à l'inquiétude, à l'évaluation intérieure. Rarement trouve-t-on le poète respirant la joie et l'avenir, sauf peut-être lorsqu'il rêve de ce qu'il appelle « un équilibre dans la fusion ».