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Après l'écrasement de la Commune de Paris, les années 1880 marquent en France la renaissance des mouvements socialistes, l'enracinement de la République et les premières lois visant à laïciser la vie publique. Ce processus fondateur, qui aboutira en 1905 à l'unité socialiste (SFIO) et à la loi sur la séparation des Églises et de l'État, est bien incarné en Indre-et-Loire par l'ouvrier libre penseur Sigismond Losserand, conseiller communal de Tours et animateur du groupe socialiste La Sentinelle. Il fait partie de la première cohorte des élus ouvriers en France. Le groupe La Sentinelle représente le courant « possibiliste » du socialisme français, un mouvement à l'image de la Touraine, où dominent encore les activités artisanales dispersées, proches du monde rural. Ce courant, voisin du radicalisme, est profondément anticlérical et défenseur ardent de la République sociale. À travers l'action municipale et l'engagement politique de Losserand, l'ouvrage propose un véritable panorama des services publics locaux en cours de laïcisation et accorde une large place aux difficultés sociales, autant de sujets qui ne cessent de faire polémique dans la presse locale comme dans les séances municipales. L'activité de Losserand s'inscrit aussi dans la diversité des débats républicains, dont les acteurs se rattachent à différentes traditions, comme les loges maçonniques.