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Que reste-t-il du rêve européen ? Critiques de l'euro, voix discordantes sur la guerre en Irak, triple rejet du dernier traité et crise financière : l'Union européenne est embourbée depuis une dizaine d'années dans une crise de légitimité majeure et semble bien mal armée pour faire face aux grands défis de ce début de XXIe siècle. Plutôt que de chercher les causes d'une éventuelle " fin de l'histoire " européenne, ce livre analyse les tensions permanentes qui travaillent le continent unifié. En évitant les explications schématiques qualifiant les uns d'europhobes et les autres d'europhiles, de jeunes chercheurs francophones analysent la complexité du rapport à l'Europe d'aujourd'hui au sein de différents groupes politiques et sociaux. Trois grands constats se dégagent. Plus de cinquante ans après les traités fondateurs, l'appropriation de l'Europe demeure aussi partielle que partiale. Partielle d'abord, parce que si les opportunités institutionnelles et financières qu'offre l'Union européenne ont souvent été utilisées de manière stratégique par de nombreux groupes et organisations, elle demeure néanmoins un " objet politique non identifié ", ou plutôt non identifiable, par bon nombre de citoyens ordinaires. Partiale ensuite, car loin de susciter une adhésion générale, l'orientation politique et le mode de fonctionnement de l'Union européenne sont souvent contestés, notamment par le mouvement altermondialiste, par les organisations syndicales et par une frange non négligeable d'élus au Parlement européen. Enfin, ensemble politique aux frontières mouvantes, l'intégration à l'Union européenne continue d'être perçue comme un horizon politique désirable au sein de pays voisins comme l'Ukraine ou la Moldavie. Dans les régions de l'ex-bloc soviétique, et malgré le flou qui demeure sur la finalité politique de l'Union, l'invocation et la diffusion des normes européennes sont souvent cruciales dans la reconfiguration des identités collectives.