À une époque où la lutte des sans-papiers est fortement médiatisée, la ville offre à l'Étranger un statut singulier. Quelquefois intégré, parfois... > Lire la suite
À une époque où la lutte des sans-papiers est fortement médiatisée, la ville offre à l'Étranger un statut singulier. Quelquefois intégré, parfois assimilé, souvent exclu, l'Étranger est source de nombreux imaginaires qui conduisent, tantôt à l'hospitalité la plus chaleureuse, tantôt à la xénophobie la plus sordide. La ville peut être riche et plurielle, mais aussi enfermée dans des limites géographiques que l'Étranger subit. Hôte ou ennemi, intégré ou relégué, l'Étranger est de tous les passages. En outre, la ville change de peau. Ses bruits ne sont plus les mêmes, et ses mouvements ondulent de plus en plus. Tag et graff mural, rap et tchatche rappin', hype et break dance, ces expressions murales et musicales sont les signes visibles des métamorphoses de la ville qui posent la question de la place de l'Étranger dans l'univers urbain. Le graff mural et le rap sont-ils les signes distinctifs de l'Étranger, qui signalerait au reste de la communauté sa présence, ou sont-ils les témoignages d'un sentiment d'étrangeté commun à tous ? L'auteur propose, à partir d'une lecture de la figure de l'Étranger chez Simmel, pour qui même les autochtones sont des étrangers, un parcours à travers les différentes formes d'expressions murales et musicales du mouvement Hip-Hop qui restent, pour beaucoup, étrangères car incompréhensibles.