Le caractère onirique d'un film semble dépendre la plupart du temps d'une extension des espaces du rêve dans les territoires du réel. Dans aucune... > Lire la suite
Le caractère onirique d'un film semble dépendre la plupart du temps d'une extension des espaces du rêve dans les territoires du réel. Dans aucune autre forme d'expression il ne se produit la même indécidabilité sur la provenance de ce qui nous est montré : parce que le point de vue n'est jamais clairement identifiable, le rêve n'est pas attribuable à quelqu'un, mais existe comme une figure qui se dessine dans un troisième espace, à la croisée entre réel et irréel, objectivité et subjectivité. Or, le sens de ce rêve est dans les relations qu'il implique, dans les modalités même du passage, de la transition entre différents régimes du mécanisme représentatif (de l'" impression de réalité" à l'antinarration, de l'identification au désaveu de l'illusion filmique). Cette continuité entre monde réel et monde irréel, rendue par le jeu mimétique et ses résistances internes, semble être le propre du rêve cinématographique, qu'il s'agira ici d'étudier à travers différentes théories et oeuvres.