Lise Deharme, l'enchanteresse, prodigue avec bonheur des romans qui sont des contes de fées pour adultes, où l'érotisme, l'ésotérisme et la poésie... > Lire la suite
Lise Deharme, l'enchanteresse, prodigue avec bonheur des romans qui sont des contes de fées pour adultes, où l'érotisme, l'ésotérisme et la poésie forment un mélange capiteux. Adam - l'Enchanteur - est un personnage du Paradis Terrestre. Les choses n'ont de réalité pour lui qu'à travers ses rêves éveillés. " À la fois amoureux de nature et de merveilleux ", il oublie tout, se prend, se déprend, se perd, se retrouve. Des femmes passent... Pour lui, rien ne rend plus heureux que le libre exercice de la sexualité. Donner du plaisir à l'adversaire, en éprouver à se casser les dents : voilà l'homme fidèle. L'autre maugrée, hurle, insulte, fait des heures de travail en trop, souffre de jalousie, crie " c'est l'amour fou ! ", et trompe, et ment, et fait souffrir. Autour de lui : Aube, la multiforme, dont il croit connaître trois incarnations qui se confondent peut-être, à moins qu'il n'y ait pas d'Aube. Elle personnifie le soleil, le jour, la vie. Sa nièce est sur le même versant : " Je suis le jour qui naît, dit Aube, le soleil qui br-le. Biscotte est ma fille ". Sur le versant de la nuit, on trouvera Maria et sa petite fille Josepha, enfantine Orphée, qui vivent dans une forêt en la compagnie des b-cherons, des bêtes sauvages et des oiseaux nocturnes. Josepha a l'intuition illimitée du présent et voit l'avenir... D'autres personnages en toile de fond et la petite ville de Nemours. L'ouvrage est dédié À la solitude. C'est le mot-clé pour y entrer, ou plutôt pour le laisser entrer en nous. Et n'importe si la forêt de symboles, qui est au récit ce que les tracés régulateurs sont au peintre, ne nous apparaît pas toujours, puisque l'histoire non seulement nous retient - mais nous enchante.