Du prédicateur Savonarole on a davantage retenu l'implication dans la vie politique que la façon dont il s'adressait aux Florentins. Revendiquant une... > Lire la suite
Du prédicateur Savonarole on a davantage retenu l'implication dans la vie politique que la façon dont il s'adressait aux Florentins. Revendiquant une parole inspirée et façonnée par les Écritures, le dominicain souhaite réformer la manière de prêcher, trop marquée à son goût par les ornements de l'éloquence. L'exploration de ses sermons montre qu'à partir de 1490, il passe du sermon scolastique à la lectio continua, avant d'opter en 1494 pour une construction à la fois circulaire et binaire. Faisant passer le geste politique dans le discours, selon son expression « mon dire est un faire », il élabore la transformation de Florence en une nouvelle Jérusalem, projet pour lequel il est prêt à aller jusqu'au martyre. Mais si le rappel incessant de ses prophéties donne un sens aux événements historiques liés aux guerres d'Italie, l'auto-plaidoyer qui en résulte finit par désacraliser sa parole de prédicateur au point de le conduire à sa perte.