L'école publique - laïque, obligatoire et gratuite - est aujourd'hui à l'épreuve des valeurs qui ont présidé à sa fondation. Moins selon une opposition... > Lire la suite
L'école publique - laïque, obligatoire et gratuite - est aujourd'hui à l'épreuve des valeurs qui ont présidé à sa fondation. Moins selon une opposition idéologique à l'enseignement privé, que parce que cette neutralité, cette obligation, cette gratuité, qui constituent sa définition canonique cessent d'aller de soi, exigent une réflexion - trop souvent éludée au bénéfice de la simple profération d'un droit - sur leur nature et sur leurs finalités. Sommée de se justifier, l'école doit échapper, à la fois, aux stéréotypes prétendûment modernes qui ne lui proposent d'autre destin que celui du marché - l'échange de l'offre et de la demande de formations - et à l'isolement, dans une autosuffisance qui dénie les légitimes exigences de la collectivité. Plus que le dialogue, qui n'est, trop souvent, que la juxtaposition de propos sclérosés, il y faut la délibération, voire - au sens où l'entendait Montaigne - la dispute. Car, au-delà de l'acquisition des savoirs et des savoir-faire, c'est dans son aptitude à l'interrogation des valeurs, à leur possible renouvellement, que l'école prend la totalité de son sens. Cela s'appelle l'éducation.