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Toujours présentes dans les cales des navires qui sillonnent la Méditerranée à l'époque moderne, les ressources de la mer constituent l'un des piliers du commerce maritime, mais aussi l'une des bases essentielles de l'alimentation des sociétés littorales anciennes. Les conditions d'exploitation de ces richesses naturelles, poissons et coquillages, soie de mer, nacre, éponges ou peaux de chagrin, ont été profondément modifiées entre le XVe et le XVIIIe siècle. Les innovations radicales qui se produisent au sein les techniques de pêche dès la fin du Moyen Âge permettent une augmentation importante des tonnages réalisés. Les surplus de production induisent l'apparition d'une activité de conditionnement soutenue par un groupe actif d'investisseurs extérieurs au monde de la barque. Dès le XVIe siècle, des clivages sociaux divisent les communautés de pêche tandis que se marginalisent les pratiques collectives les plus anciennes. Essentielles pour les économies littorales, les ressources de la mer pénètrent loin à l'intérieur des terres. Marchandise de première nécessité, le poisson, à l'instar du blé, participe donc de politiques édilitaires. Cet ouvrage propose une lecture multi scalaire, conduite sur une longue durée, de la nature et de la fonction des richesses extraites de la mer, mais aussi des sociétés maritimes qui mettent en ouvre cette exploitation, du plongeur à nu du golfe de Gabès jusqu'au petit consommateur d'une cité roussillonnaise du XVIIIe siècle.