Cécité ou provocation se demandera-t-on ? Ni l'une ni l'autre. L'auteur n'est pas aveugle. L'objet même de son ouvrage, qui a pour sous-titre : « de... > Lire la suite
Cécité ou provocation se demandera-t-on ? Ni l'une ni l'autre. L'auteur n'est pas aveugle. L'objet même de son ouvrage, qui a pour sous-titre : « de la régression en histoire », est de montrer que l'histoire n'est pas nécessairement un cheminement linéaire vers le mieux, qu'elle n'a pas pour objet assuré l'accomplissement du progrès, que les nations connaissent des alternances de prospérité et de pauvreté, que la liberté, celle des individus comme celle des nations, ne cesse d'être menacée, que la servitude n'est jamais conjurée. Ruine du monde antique, fin du Moyen Âge : les civilisations sont mortelles. L'histoire connaît de longues agonies. Parfois, aussi, elle explose. La catastrophe historique menace. Elle n'est pas inévitable. Le monde est exposé à tomber en servitude ou à basculer dans la guerre. Ni la servitude, ni la guerre ne sont inéluctables. L'âge de la connaissance est à peine commencé. L'homme acquerra dans les cinq ou dix décennies qui viennent des pouvoirs et des savoirs dont il n'a pas idée. Il se pourrait bien après tout que les technologies de la communication désagrègent les murs idéologiques et les totalitarismes policiers et fassent accéder l'humanité à un niveau supérieur d'échange et de dialogue. Il se pourrait qu'elles forment le support matériel d'une renaissance, qu'elles soient l'instrument d'une exaltation nouvelle de l'humain et du divin en l'homme. Il se pourrait bien que l'avenir ne se présente pas si mal.