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Si l'astronomie se pratique depuis la plus Haute Antiquité, l'astronome contemporain ne ressemble en rien à l'astronome de Babylone, ni à celui de la Chine médiévale, bien qu'ils partagent une même fascination pour le cosmos. Jadis mage ou prêtre, observant le ciel à l'oil nu, puis à la lunette, afin d'y lire les intentions des dieux ou d'établir les calendriers, l'astronome devient géographe et utilise les étoiles pour dessiner les cartes de navigation. Il prend ensuite goût aux voyages maritimes et se fait astronome aventurier : dans l'adversité des longues expéditions scientifiques affrétées par les États, il cherche à déterminer précisément la rotondité de la Terre ou observer des événements rares (éclipses, transits de planètes...). Enfin, laissant les pendules aux horlogers et les cartes aux géographes, l'astronomie se singularise et s'affirme en tant que science rationnelle. Parce qu'elle est une science d'observation, elle dépend de manière cruciale des technologies. Aussi, l'astronome perfectionne ses outils. De succès en succès, l'astronomie entre dans le cadre des recherches fondamentales et se fait astrophysique. Au XXe¿siècle, la discipline connaît une accélération telle que l'astronome des années 1960 a plus de points communs avec son homologue du XVIIIe¿siècle qu'avec celui d'aujourd'hui. Son oil a délaissé le télescope pour se river sur un écran d'ordinateur. Longtemps solitaire, il a dû apprendre à composer en équipe. S'il existe de très nombreuses histoires de l'astronomie, aucune d'entre elles ne s'intéresse à cette discipline en tant que pratique en proposant une vision incarnée du métier d'astronome. L'ouvrage de Laurent Vigroux vient utilement combler ce vide.