Automne 1955. L'Aspirant SAB (Sabatier) a 23 ans. Il sait ne pas pouvoir échapper à cette guerre d'Algérie qu'il désapprouve. Il a pourtant voulu... > Lire la suite
Automne 1955. L'Aspirant SAB (Sabatier) a 23 ans. Il sait ne pas pouvoir échapper à cette guerre d'Algérie qu'il désapprouve. Il a pourtant voulu des responsabilités, des galons, pour « l'ouvrir », pour « témoigner », comme on disait alors. Avec beaucoup d'autres « zéhoers » (E. O. R.), il vient de passer cinq mois à Saint-Maixent. Ses cinq derniers mois d'étudiant. À la tête d'une section de Tirailleurs Sénégalais, il est envoyé en Kabylie, puis dans le Nord-Constantinois Confronté à l'horreur quotidienne, à la trahison, à la mort, ébloui par la somptuosité solaire des paysages, empêtré dans son barda d'exigences morales et de préjugés politiques, SAB connaît, tour à tour, « l'illusion lyrique » et les vertiges du découragement. Mais d'embuscades fiascos en coups de main réussis, il s'efforce à son devoir. Et toujours arc-bouté dans son refus de la « corvée de bois », de la torture, de l'impunité pour les uns, de l'injustice pour les autres. « L'aspirant Sab » est un témoignage émouvant, véridique et réfléchi, de nature à réveiller les souvenirs de ceux qui ont été engagés bon gré, mal gré, dans la terrible tragédie algérienne. Mais, au-delà de cette expérience, l'auteur campe le portrait de cette génération qui a eu 20 ans entre 1950 et 1960 ; sans doute la dernière génération romantique du siècle, cherchant et trouvant - quand déjà s'en éteignaient, un à un, les repères - le dur chemin du devoir. non sans meurtrissure de l'âme