La connexion de l'art avec la sublimation convoque une évidence depuis Freud. Le présent ouvrage se propose d'explorer, à la lumière de l'enseignement... > Lire la suite
La connexion de l'art avec la sublimation convoque une évidence depuis Freud. Le présent ouvrage se propose d'explorer, à la lumière de l'enseignement de Jacques Lacan et de Jacques-Alain Miller, en quoi la sublimation s'édifie sur les lieux du malheur. Plusieurs artistes enseignent ici le psychanalyste en illustrant comment, chacune, chacun, a trouvé des solutions singulières pour tenter de s'en affranchir et se faire un nom. Pas sans le style. La découverte freudienne de l'inconscient nous fait mesurer combien la création s'enracine dans le corps et la jouissance. Indifférente ou scandaleuse, sacrée ou désacralisée, l'ouvre atteste, par-delà les époques qu'elle traverse, d'un certain franchissement. En subvertissant la norme et l'ordre établi, elle contribue à faire ouvre de civilisation dans le lien social. Du Beau transcendant qui opérait dans les ouvres classiques jusqu'à la césure de l'art performatif introduite par Marcel Duchamp, autant que dans l'esthétique bricolée de l'art contemporain ou postmoderne, la création n'est pas ex nihilo mais s'élève à partir d'« un » rien. Ce rien, la psychanalyse nous invite à le cerner pour produire un bien dire et rendre vivable la solitude de notre condition. Car les ouvres que nous contemplons, nous regardent aussi dans le spectacle du monde. Elles habillent un vide et voilent de façon unique une disharmonie, un réel, dont cependant elles nous parlent.