S'inscrivant dans la lignée de plusieurs travaux collectifs récents témoignant d'un intérêt croissant pour le péritexte à l'époque classique,... > Lire la suite
S'inscrivant dans la lignée de plusieurs travaux collectifs récents témoignant d'un intérêt croissant pour le péritexte à l'époque classique, ce volume, issu d'un colloque organisé à l'université de Bretagne Sud de Lorient en novembre 2005, apporte un regard complémentaire sur les préfaces allographes au siècle des Lumières. Les études proposées font ressortir l'orientation de plus en plus érudite du préfacier, en passe de se transformer dans l'éditeur savant, souvent universitaire, que nous connaissons aujourd'hui. On assiste à une véritable autonomisation progressive de la préface, qui aura tendance à fonctionner de plus en plus comme un texte individuel, éventuellement détachable des ouvres auxquelles il est censé servir d'introduction. Toutefois, en dépit de cette tendance à la professionnalisation du métier, qui semble sous-entendre une certaine recherche d'objectivité, on constate que le préfacier du XVIIIe siècle continue à se servir du liminaire comme d'une tribune. Éditeur passionné autant que savant, le tiers qui assume conjointement la responsabilité de l'ouvre veut y faire entendre sa voix. Le décryptage des différentes positions à partir desquelles se fait cette re-présentation du texte offre dans ce volume une perspective intéressante sur les préoccupations et les affrontements des Lumières.