Traiter de l'argent au Moyen Âge semble relever de la gageure : le problème touche en effet à l'idéologie, à la monnaie, aux finances, à la fiscalité.... > Lire la suite
Traiter de l'argent au Moyen Âge semble relever de la gageure : le problème touche en effet à l'idéologie, à la monnaie, aux finances, à la fiscalité. En somme il s'agit aussi bien d'explorer les mines et les comptes fiscaux, de réfléchir aux flux monétaires, à l'investissement et au profit, aux stratégies financières, que de décoder le discours des clercs et de cerner les usages de l'argent comme instrument du pouvoir politique. Les travaux du XXVIIIe Congrès de la Société des Historiens médiévistes de l'Enseignement supérieur public, qui s'est tenu à l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand au printemps 1997, font le point sur les rapports de l'homme médiéval et de l'argent. Ils bousculent parfois les idées reçues, sur l'usure et son cortège d'interdits, sur le rôle de l'impôt. Même consenti, l'impôt reste un arrachement, une violence de l'État en gestation. De Murcie aux Flandres bourguignonnes, les stratégies fiscales définies par les gouvernants tout comme les résistances qu'elles suscitent, contribuent à forger l'identité des communautés assujetties.