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Lorsque j'écrivis L'Anarchie et la révolte de la jeunesse, ce livre aujourd'hui épuisé, il s'agissait simplement pour moi de remonter aux sources, et définir la part de la pensée anarchiste dans cette extraordinaire explosion de joie qui, en 1968, secoua la jeunesse du monde. Mon propos consistait à constater la permanence de l'anarchie à travers les fureurs et les dégoûts d'une jeunesse, qui cherchait une solution à sa difficulté d'exister dans une société que les sciences, les techniques et, par conséquent, l'éthique et l'esthétique, entraînaient vers un univers imprévisible. Avec le recul du temps, et compte tenu du phénomène constant qui veut que le récit, échappant à l'événement, devienne histoire, il m'est apparu nécessaire de placer cette évocation du divorce de la jeunesse des écoles avec sa bourgeoisie nourricière entre deux textes qui n'y figuraient pas lors de la première édition. Le premier situe l'anarchie, dont il sera longuement parlé, par rapport aux idéaux proposés à la réflexion des hommes. Le second mesure le chemin parcouru par ces jeunes universitaires, un instant enivrés par un zeste d'anarchie détourné de sa signification profonde, et taillé sur mesure à leur usage par des politiciens blanchis sous le harnais.