Henri Kaufmann, cardiologue mondialement connu, aborde ici pour la première fois mais de façon tout à fait exemplaire l'écriture romanesque. On dit... > Lire la suite
Henri Kaufmann, cardiologue mondialement connu, aborde ici pour la première fois mais de façon tout à fait exemplaire l'écriture romanesque. On dit d'un premier roman qu'il est toujours autobiographique. L'amour en soi exprime une expérience humaine qui dépasse le cadre de la vie personnelle sans jamais s'écarter d'une sincérité qui donne à cette ouvre un accent incomparable. Elle entraîne le lecteur, à travers la progression de l'action romanesque, de la sérénité du bonheur conjugal à la jalousie analysée en tant qu'expression de l'homosexualité latente ; de la rivalité à la tendresse suraiguë de deux femmes ; de l'exigence irrésistible de l'élan amoureux à la pureté de l'érotisme réussi et à la sublimation de la foi. Le Paris de 1880 y est évoqué à côté de celui de 1980, la « terre promise » de Palestine à côté des réalisations et des difficultés de l'Israël moderne ; l'évocation d'un passé historique, à côté des plaisirs et des absurdités du présent où le comique est souvent la seule solution des menaces de tragédies, l'irruption continue du futur où la réussite est toujours proche des catastrophes, avec, pourtant, l'espoir qui conditionne toute destinée humaine. Le moteur de notre comportement et de cet espoir est l'amour permanent indépendant de son objet, l'amour en soi, qui, sous des formes multiples, fait le lien entre les êtres et avec le monde. Liberté du ton, richesse et musicalité du style, totale singularité du propos : L'amour en soi, l'on en jugera, est un grand roman.