Énigmatique, archaïque, et cependant prématurément secouée de ces pulsions démographiques, économiques, sociales, religieuses, coloniales, qui... > Lire la suite
Énigmatique, archaïque, et cependant prématurément secouée de ces pulsions démographiques, économiques, sociales, religieuses, coloniales, qui signalent les grands Empires, telle apparaît l'Allemagne entre les derniers Mérovingiens et le premier Habsbourg. Cette époque de son histoire - culminant dans le Premier Reich - est décisive. En tant qu'État, ayant vocation à la domination universelle sitôt après que Charlemagne eut fait d'Aix-la-Chapelle le cour de l'Occident, l'Allemagne va pourtant vivre alternativement repliée sur soi, ou en symbiose avec la splendeur romaine ressuscitée. Quand l'Empereur germanique était couronné à Rome, l'Allemagne était, pour ainsi dire, la catholicité. Mais l'auteur de cet ouvrage, soucieux de faire connaître les trésors d'érudition de l'historiographie germanique et d'analyser les fondements de l'hégémonie, de la vitalité ou des malheurs du Reich, s'est principalement tourné vers l'Allemagne profonde. Celle où de subtils équilibres s'instaurent entre les antiques traditions de liberté des ethnies germaniques primitives et les institutions féodales ; où l'Église apporte et négocie son appui à une autorité publique, sans égale dans toute l'Europe du Haut Moyen Âge. Voici donc une étude d'histoire totale, qui présente aussi bien l'état des connaissances les plus classiques, que les recherches de pointe. Faisant revivre les textes et, à travers eux, le grouillement des hommes dans l'immense Germanie, Jean-Pierre Cuvillier met en lumière la clé médiévale du destin de ce pays : État précoce, l'Allemagne sera longtemps - trop longtemps - une nation immature.