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Encore un livre sur l'alcool, mais lequel ? Les ouvrages anciens ou récents ne manquent pas sur cette affaire rude, profondément ennuyeuse et austère. Alors, pourquoi pas la psychanalyse ? Mais laquelle et avec quel praticien ? Que l'on sache que je ne crois pas aux vertus de la psychanalyse orthodoxe en tant que cure de l'alcoolisme. Tout au plus, elle peut correspondre à l'action d'une « machine à donner soif ». En ce qui me concerne, je garde probablement l'envie d'être guérisseur. Mais de quoi et de qui ? L'être humain, qui n'est pas un insecte, sait très vite qu'il est mortel. Un aphorisme banal entre alcooliques : « L'alcool tue lentement, dit-on ; nous, on s'en fout, on n'est pas pressés », témoigne d'un humour des buveurs que les scientistes n'apprécient pas. En phase d'imprégnation, l'alcoolique veut unifier sa singularité psychocorporelle en tentant de voir double, pour n'être qu'un et un seul à lui-même... J'ai donc tenté de rédiger ce livre sous forme de dialogue, en mettant en présence deux confrères avertis, un psychiatre et un psychanalyste. L'un est forcément consultant et l'autre consulté, mais chacun a son désir d'en savoir plus, et sur lui-même et sur la façon dont il est situé, écouté, entendu. La psychanalyse devient un art difficile quand la bouteille est passionnellement en question, comme un arbre fait pour cacher la forêt, foisonnante d'autres passions, d'ombres, de terreurs, d'élections secrètes ou de hontes...